24 avr. 2011

La Boson de Higgs, d'Hopfenstark, à L'Assomption


La brasserie Hopfenstark compte déjà plusieurs grands crus à son actif, mais son maître-brasseur ne s'enlisera jamais dans la complaisance. Preuve à l'appui, cette nouvelle création est une de ses recettes les plus imaginatives, voire osées, à avoir été enfûtée. Du même coup, cette Boson de Higgs ne fera pas l'unanimité; nous préférons vous en avertir d'emblée. Elle saura cependant écarquiller les papilles de ceux en recherche de qualité qui demeurent ouverts à la présence d'une saine dose d'excentricité.



Style : Ha! Bonne question. Cette ale contient de généreuses portions de blé et de malts fumés au bois de hêtre et est fermentée à l'aide d'une levure pour Saison belge. De plus, cette fermentation adjoint des notes d'acide lactique en finale. Style? Qui a dit qu'une bière devait être d'un "style" spécifique? Mise en garde: cette bière vous donnera peut-être le goût de brûler votre guide des styles du BJCP...

Disponibilité : Le deuxième brassin vient tout juste d'atteindre les pompes du salon de dégustation d'Hopfenstark. Des bouteilles devraient apparaître sur les étagères de vos détaillants spécialisés sous peu. Frédéric Cormier, maître-brasseur d'Hopfenstark, envisage brasser la Boson de Higgs quelques fois par année étant donné son succès.


Le coup d’œil : Le premier verre issu de la bouteille de 750ml étale une couche de mousse blanche durable sur une robe blonde voilée. Lorsque la lie est rajoutée, lors du deuxième verre, la bière devient aussi trouble qu'une Weizen allemande (par exemple). À vous de décider si vous la préférez avec ou sans la lie.

Le parfum : Une riche fumée de hêtre enrobe les voies nasales dès la première approche. De toute évidence, si vous n'aimez pas la fumée dans une bière, cette Boson n'est pas conçue pour vous. Si vous persistez à y dénicher autre chose, l'arôme vous présentera aussi quelques notes de blé bien grasses, ainsi qu'une touche laiteuse.

En bouche : Des esters de bananes s'immiscent dans la fumée robuste, diversifiant le profil de saveurs. Pendant ce temps, une subtile acidité lactique s'installe, accentuée par des passages citronnés. Le corps est plaisamment svelte, laissant une impression de légèreté malgré la grandiloquence des saveurs.

La finale : On assiste à un lent affadissement du profil de saveurs, dans lequel la fumée et l'acidité lactique coexistent paisiblement, nettoyées par des bulles bien actives.

Accords : Étant à la fois rafraîchissante et pleine de saveurs fumées, cette ale accompagne vaillamment un repas costaud, telle une choucroute garnie ou des saucisses de votre saucissier préféré.

Pourquoi est-ce un grand cru? : En plus d'être le théâtre de saveurs on ne peut plus harmonieuses, cette ale se distingue par son côté digeste. Rares sont les bières sous la barre des 5% d'alcool (celle-ci titre seulement 3,8%!) qui se montrent si généreuses.

Si vous avez aimé, essayez aussi :
Dieu du Ciel! Caserne 30 (Québec), Le Trou du Diable Weizgripp Rauchweizen (Québec), Aecht Schlenkerla Märzen (Allemagne; SAQ).

Frédéric Cormier, dégustant sa Boson de Higgs à la dernière Journée des Grands Crus,
au Siboire, à Sherbrooke

2 commentaires:

Pick a dit…

Sait-on quand sera à nouveau disponible en bouteille (et à quels endroits) cette magnifique Boson de Higgs?

Martin Thibault a dit…

Tu peux contacter Frédéric au info@hopfenstark.com. Si tu viens au party d'anniversaire d'Hopfenstark le 12 novembre, tu pourrais même lui demander en personne! :)