30 avr. 2011

Anchor Brewing maintenant disponible en importation privée

Ce mois-ci, le toujours très actuel Hughes Gauthier, monarque absolu velu des Importations Privées Bièropholie, nous offre la possibilité de commander les produits de la toujours très fiable brasserie Anchor, icône de la révolution microbrassicole américaine. Ce n’est pas la première fois que les Importations Privées Bièropholie nous permettent de mettre la main sur quelques crus de cette brasserie de San Francisco. Nous ne nous en plaignons pas, car plusieurs des produits sont de véritables porte-étendards de leurs styles respectifs. Voici ceux que nous avons la chance de commander prochainement.



Steam Beer : Cette California Common, style hybride que l’on peut résumer comme une lager blonde fermentée à haute température et donc plus fruitée, s’avère rafraîchissante et très souple au palais. Une bière agréablement maltée, presque caramélisée qui s’assèche progressivement alors que ses houblons lui procurent un baiser d’au revoir feuillu.



Liberty Ale : Grand classique, cette Pale Ale légendaire fut l’une des premières ambassadrices du houblon Cascade, étant une véritable démonstration de l’influence enchanteresse de ce cultivar dégageant de puissants arômes de pamplemousse et de fleurs. Les malts s’avèrent d’une rare efficacité en fonction de support, ne tâchant jamais de s’enrober de la vedette avec une envolée sucrée. Sèche et amère en finale. La mère de toutes ces IPA que vous adorez.



Porter : Un agréable Porter, ample et généreux de ses malts qui s’illustrent tantôt par leurs notes fruitées rappelant les dates ou la réglisse et tantôt par ses angles rôtis aux impressions de chocolat noir. Agréablement digeste et équilibré.



Old Foghorn : Un des premiers Barley Wines en provenance des États-Unis, l’Old Foghorn s’amuse principalement sur le terrain du malt. Un pudding au caramel langoureux s’étale doucement sur une sirupeuse salade de fruits éclaboussée de jets d’alcool bien dosés. Sans être particulièrement complexe, voilà une légende du style qui remplit à merveille ses ambitions de digestif.



Humming : Nous n’avons jamais eu la chance d’essayer cette dernière création, mais il semble s’agir d’une bière semblable à la Liberty Ale où le houblon Cascade aurait été substitué par le néo-zélandais Nelson Sauvin, houblon très tendance qui fait fureur par les temps qui courent grâce à sa vaste complexité aromatique qui arpentent des chemins de fruits tropicaux, de fleurs sauvages, de Sauvignon Blanc et d’agrumes.

29 avr. 2011

Braise et Houblon: une première visite

Avis au lecteur : ce message abrite de nombreux sarcasmes qui pourraient être interprétés comme les préjugés d’un citadin fermé d’esprit. Détrompez-vous, l’auteur a été élevé en banlieue et n’aime rien autant que les grands espaces fraîchement asphaltés. Fin de l’avis au lecteur.

En plus de ses trésors architecturaux, ses centres d’achat futuristes et sa tenue de route exemplaire, le boulevard Curé-Labelle abrite maintenant une microbrasserie. Voilà un signe encourageant pour les microbrasseries du Québec. Plus besoin d’acheter une maison historique ayant appartenu à un ancien premier ministre, quand ce n’est pas Louis-Joseph Papineau, au cœur d’une ville sympathique et dynamique afin de se lancer en affaires dans l’industrie ! Un local en bordure d’un des quelques millions de centres d’achat du coin, quitte à avoir le plus grand Super C du monde comme voisin, convient tout à fait. Mieux, ça attire le monde, monde qui n’aurait peut-être jamais été confronté, dans leurs vies entières, à la triste réalité : il existe des gens assez capotés pour tenter de vivre de bière artisanale.

Tout ça pour dire que tout est possible et aussi un peu pour dire que nous avons visité la nouvelle microbrasserie lavalloise Braise et Houblon, premier broue-pub de Laval ; il était temps ! L’ambition des propriétaires est de fournir un quartier général aux amateurs de sports, de grillades et, qui l’eût cru, de bonne bière ! Un projet à l’américaine, quoi. Franchement, un tel projet manquait à Laval, une des plus grandes villes de la province et peut-être celle s’étant développée le plus selon l’approche américaine de l’étalement urbain. Effectivement, si développée soit la scène brassicole américaine, les banlieues de plusieurs grandes villes abritent souvent plus de brasseries de qualité que la ville elle-même. C’est le cas à Détroit, à San Diego, à Los Angeles, à New York, à Philadelphie et bien d’autres. Enfin, les lavallois n’auront plus besoin de franchir les ponts à la recherche d’un bon cru du fût.

À ce chapitre, Braise et Houblon présente un menu exceptionnel. En douze fûts, il offre un parcours étonnamment complet à travers plusieurs des bons produits de la province. Il n’existe qu’une poignée de bars québécois qui peuvent rivaliser avec le menu en termes de variété et de qualité de l’offre des bières offertes. Entre la rarissime Mea Magna Culpa des Brasseurs du Temps et l’indescriptible Boson de Higgs d’Hopfenstark, lors de notre visite, nous trouvions aussi quelques bières de soif fiables comme la Rosée d’Hibiscus de Dieu du Ciel ! En parallèle, seule la Faussbock est produite par la maison pour l’instant. Cette offrande est ainsi nommée en raison de la variante de l’utilisation de levure de fermentation haute qui transgresse la recette classique d’une Bock. Pour l’instant, cette bière jouant sur les saveurs caramélisées et de noix du malt Munich ainsi que de subtiles touches fruitées a paru perfectible, arborant une touche levurée virevoltant sur le caramel écossais beurré qui semblait déplacée. Au risque de passer pour un ennemi de la créativité, il aurait été intéressant de goûter une version « lager », plus en fraîcheur et en netteté. Néanmoins, il est ici question de goûts personnels et il serait déloyal de juger un nouvel établissement sur la base d’une seule bière. En attendant le prochain brassin ou une nouveauté, les fûts invités ont de quoi tenir Laval occupée.

Alors, attaquons maintenant quelques questions clés d’intérêt pour le lecteur.

- Est-ce que cet endroit vaut le détour pour les Montréalais ? Pas avant qu’ils aient quelques-unes de leurs propres bières aux pompes. Le menu de fûts invités serait le meilleur en ville dans presque toutes les cités du Québec, mais pas Montréal, comptant entre autres sur les excellents Brouhaha, Vices et Versa et St-Bock. Vous risquez aussi d’être dépaysés par les dizaines d’écrans géants affichant les derniers exploits sportifs d’athlètes qui ne sont probablement même pas des amateurs de bière artisanale !

- Est-ce que cet endroit vaut le détour pour les Lavallois et les gens de la Couronne Nord ? Absolument et immédiatement !

- Est-ce que cet endroit représente une bonne alternative à la Cage aux Sports pour quiconque se montre plus aventureux au niveau gustatif que Mononcle Léon? Et comment !

Telle une montée du NPD qui s’empare des sondages, les microbrasseries s’affairent maintenant à conquérir les macros dans leurs circonscriptions les plus sûres. Et c’est tant mieux. Allez Braise et Houblon !

24 avr. 2011

La Boson de Higgs, d'Hopfenstark, à L'Assomption


La brasserie Hopfenstark compte déjà plusieurs grands crus à son actif, mais son maître-brasseur ne s'enlisera jamais dans la complaisance. Preuve à l'appui, cette nouvelle création est une de ses recettes les plus imaginatives, voire osées, à avoir été enfûtée. Du même coup, cette Boson de Higgs ne fera pas l'unanimité; nous préférons vous en avertir d'emblée. Elle saura cependant écarquiller les papilles de ceux en recherche de qualité qui demeurent ouverts à la présence d'une saine dose d'excentricité.



Style : Ha! Bonne question. Cette ale contient de généreuses portions de blé et de malts fumés au bois de hêtre et est fermentée à l'aide d'une levure pour Saison belge. De plus, cette fermentation adjoint des notes d'acide lactique en finale. Style? Qui a dit qu'une bière devait être d'un "style" spécifique? Mise en garde: cette bière vous donnera peut-être le goût de brûler votre guide des styles du BJCP...

Disponibilité : Le deuxième brassin vient tout juste d'atteindre les pompes du salon de dégustation d'Hopfenstark. Des bouteilles devraient apparaître sur les étagères de vos détaillants spécialisés sous peu. Frédéric Cormier, maître-brasseur d'Hopfenstark, envisage brasser la Boson de Higgs quelques fois par année étant donné son succès.


Le coup d’œil : Le premier verre issu de la bouteille de 750ml étale une couche de mousse blanche durable sur une robe blonde voilée. Lorsque la lie est rajoutée, lors du deuxième verre, la bière devient aussi trouble qu'une Weizen allemande (par exemple). À vous de décider si vous la préférez avec ou sans la lie.

Le parfum : Une riche fumée de hêtre enrobe les voies nasales dès la première approche. De toute évidence, si vous n'aimez pas la fumée dans une bière, cette Boson n'est pas conçue pour vous. Si vous persistez à y dénicher autre chose, l'arôme vous présentera aussi quelques notes de blé bien grasses, ainsi qu'une touche laiteuse.

En bouche : Des esters de bananes s'immiscent dans la fumée robuste, diversifiant le profil de saveurs. Pendant ce temps, une subtile acidité lactique s'installe, accentuée par des passages citronnés. Le corps est plaisamment svelte, laissant une impression de légèreté malgré la grandiloquence des saveurs.

La finale : On assiste à un lent affadissement du profil de saveurs, dans lequel la fumée et l'acidité lactique coexistent paisiblement, nettoyées par des bulles bien actives.

Accords : Étant à la fois rafraîchissante et pleine de saveurs fumées, cette ale accompagne vaillamment un repas costaud, telle une choucroute garnie ou des saucisses de votre saucissier préféré.

Pourquoi est-ce un grand cru? : En plus d'être le théâtre de saveurs on ne peut plus harmonieuses, cette ale se distingue par son côté digeste. Rares sont les bières sous la barre des 5% d'alcool (celle-ci titre seulement 3,8%!) qui se montrent si généreuses.

Si vous avez aimé, essayez aussi :
Dieu du Ciel! Caserne 30 (Québec), Le Trou du Diable Weizgripp Rauchweizen (Québec), Aecht Schlenkerla Märzen (Allemagne; SAQ).

Frédéric Cormier, dégustant sa Boson de Higgs à la dernière Journée des Grands Crus,
au Siboire, à Sherbrooke

20 avr. 2011

Des grands crus et des grands accords



Lors de la soirée des grands crus du 16 avril, rappelons qu’il y avait aussi un volet cocktail dînatoire. Ne se contentant jamais de faire appel à des collaborateurs de second ordre (exception faite des Coureurs des Boires), les cerveaux derrière le Siboire ont cru bon d’inviter le chef Danny St-Pierre, chevalier émérite de l’ordre des Bons Vivants depuis 1927, date qui, selon nos recherchistes, précède sa naissance.

Muni de la carte des bières, St-Pierre a concocté six bouchées ayant pour objectif de rendre une bonne bière et une bonne bouchée supérieures à la somme de leurs composantes, grâce à une harmonie digne des plus beaux couples de ce monde : une osmose Brangelinesque.

Parcourons ensemble les sentiers gustatifs qu’a élaborés pour nous le chef.

1er service : Bière – La Capricieuse, une bière de blé du Siboire | Bouchée – Sandwich « pas d’croûte » à la truite marinée




Les élégantes présentations du Siboire servaient d'aide-mémoire tout au long de la soirée

D’emblée, on sent le désir d’entamer la soirée sous le thème de la fraîcheur. La Capricieuse, citronnée et fraîche justement, dont le malt rappelle le pain, répond aux pulsions aussi citronnées de la truite servie façon tartare et du simplissime pain blanc. La table est mise.

2e service : Bière – Galaxy, une IPA de Hill Farmstead | Bouchée – Homard façon Marie-Louise





Cette bière monohoublon jouit d’un arôme explosif de fruits tropicaux et d’agrumes. Comment assurer l’équilibre ? En intégrant la chaleur du wasabi de même que l’amertume et l’acidité de véritables pamplemousses au homard. Original et bougrement efficace au point où nous aurions été curieux d'essayer différents dosages de wasabi.

3e service : Trip d’Automne III – une Triple du Siboire | Bouchée – Ailes de poulet glacées au miel avec ranch au bleu





À table, la Triple représente une bière presque passe-partout, capable d’accompagner plaisamment la plupart des plats. Peu de danger ici donc, mais la connexion s’établit principalement via l’aspect miellé commun aux deux participants. Le lien étant fait, la bière emprunte son propre chemin de levure fruitée et de malts rappelant le pain frais alors que l’exquise sauce au bleu apporte le penchant salé à l’approche sucrée initiale.

4e service : IABA – une Brown Ale forte et très houblonnée du Siboire | Bouchée – Tartelette à l’oignon et cheddar vieilli





Le houblon et le cheddar se rejoignent par leurs aspects épicés, voire salés alors que les malts toastés s’amourachent du soupçon caramélisé des oignons. Un impeccable accord multidimensionnel où aucun élément ne domine les autres.

5e service : Impériale Express – un Imperial Stout du Siboire | Bouchée – Rouleau de tartare de bœuf et purée de betterave et café





Le Stout représente toujours un choix gagnant avec un bœuf bien cuit pour relever le rôti des deux parties, mais avec un tartare ? C’est néanmoins concluant puisque l’Imperial Stout dégage de convaincants arômes de café, lesquels sont réfléchis par l’étonnante purée. Auriez-vous eu l'idée de combiner café et betteraves, vous? Sans doute existe-il un lien moléculaire entre ces deux aliments. Le sel du tartare vient encore enquiquiner les houblons du Stout.

6e service : McEis – Scotch ale du Siboire, version gelée | Bouchée – Rice Crispies au chocolat et sucre à la crème





Cette fois, c’étaient deux bouchées auxquelles les convives avaient droit. Bien que très sucrée, la McEis, comme aucune autre bière d’ailleurs, ne peut simplement pas rivaliser avec le sucre à la crème. En revanche, la douce effervescence atténue l’impact du sucre à la crème tandis que des envolées caramélisées et d’érable surgissent de part et d’autre . La Scotch Ale étant complexe, elle aborde aussi le thème du chocolat, à l’image des Rice Crispies. Peut-être si on essayait les 3 en même temps ? Ou serait-ce de la gourmandise ? Sans doute, raison de plus d’essayer !





Globalement, l’événement a été mené avec grand professionnalisme, tant au niveau des délais du service et du support visuel qu’au niveau de l’abondance des bouchées dont plusieurs convives ont profité à de multiples reprises.

Danny St-Pierre s’est avéré performant dans l’exécution et créatif dans la conception. Avant tout, il tente de produire des bouchées de grande qualité, dont les ingrédients sont irréprochables. Les bouchées, tout comme les bières, seraient toutes parfaitement agréables prises seules. Une fois cette fondation solide bien établie, son approche pour l’agencement semble être basée sur le modèle d’un système nerveux. Il établit d’abord certains points de connexion, des liens qui uniront le liquide au solide. Ensuite, il laisse la magie opérer, chaque embranchement suivant son propre chemin, les échos des saveurs communes tissant le tout ensemble et s’établissent comme le point central d’un système solaire autour duquel gravite des échappées de différences, la différence étant, comme on le sait, la source des plus grands bonheurs.

Vivement une prochaine édition !

18 avr. 2011

Des grands crus et des grands brasseurs


Dès la première heure de l’après-midi, samedi dernier, la table était mise au Siboire pour une journée de dégustation et de rencontres inoubliables. Alors que visiteurs et invités remplissaient rapidement l’enceinte d’une des plus belles brasseries artisanales du nord-est de l’Amérique, le menu prenait forme sur l’ardoise et les casks se voyaient percés sur le comptoir. Sherbrooke n’avait jamais vu autant de grands crus, et de grands brasseurs, fouler le sol d’une de ses brasseries.


Nicolas Marrant, brasseur de la Microbrasserie Charlevoix, était un des premiers sur les lieux. Sorti de son terroir, il nous fit l’honneur de venir nous présenter sa Roggenbier, une ale allemande confectionnée à partir d’une levure de Weizen et de seigle. Luc Lafontaine, de Dieu du Ciel!, nous offrait quant à lui sa Pionnière, une Impériale Black IPA résineuse et chaleureuse. André Trudel et Dany Payette, du Trou du Diable, partageaient de leur côté leur Dulcis Succubus et leur Buteuse Brassin Spécial, deux bières issues de fermentation mixte vieillies en barriques de chêne. Ils avaient aussi apporté le Nez de Poivrot, un vin d’orge au sirop d’érable, servi par gravité (sans bonbonne de gaz). Teklad Pavisian, du Benelux à Montréal, nous livrait l’Ergot et la Yakima, en plus de nous faire une démonstration de sa grande générosité en s’occupant du perçage des casks. Frédéric Cormier, l’homme derrière le succès de la brasserie Hopfenstark, nous offrait sa Boson de Higgs, une délicieuse création fumée et lactique, impossible à classifier. Alex Ganivet-Boileau, des Trois Mousquetaires, a choisi de nous intriguer de sa version gelée(!) de la populaire Sticke Alt des 3M.


Évidemment, Jonathan Gaudreault, maître-brasseur du Siboire, profitait de l’occasion pour faire une éclatante démonstration de son propre savoir-faire. De la désaltérante Capricieuse, une ale de blé houblonnée de cultivars américains, à la McEis, une version gelée de sa scotch ale à l’érable, le calibre des dégustations était très relevé. Nous croyons fermement que cette vitrine l’a établi, aux yeux des dégustateurs comme des brasseurs, comme une des vedettes émergentes de la scène microbrassicole québécoise.


Pour une partie des voyageurs ayant franchi plusieurs kilomètres pour l’évènement, le clou de la journée était la toute première québécoise de la brasserie Hill Farmstead. Sortie de son bled au beau milieu de la campagne du nord-est du Vermont, elle nous dévoilait pas moins de 4 de ses nouvelles créations; deux Saisons d’inspiration belges, une India Pale Ale et une Double India Pale Ale. Shaun Hill, maître-brasseur louangé de toutes parts depuis l’ouverture de sa brasserie l’an dernier, nous gâtait aussi de trois de ses chefs d’œuvres éprouvés : Edward, une Pale Ale aussi complexe que rafraîchissante, Ephraim, une Double India Pale Ale dont la réputation n’est plus à faire, puis Everett, que vos humbles serviteurs osent toujours, après maintes vérifications, nommer comme étant le meilleur Porter à s’être prélassé sur nos papilles.


Comme si cela ne suffisait pas, nous avons pu aussi discuter avec le toujours sympathique Michaël Parent, maître-brasseur du Boquébière, ainsi qu’avec une des fondatrices de Frampton Brasse, une microbrasserie beauceronne en devenir. Une mention spéciale se doit d’être faite pour souligner la présence des gars de la Microbrasserie Le Naufrageur, de Carleton-sur-mer, qui ont conduit plus de huit heures dans la journée pour venir trinquer avec leurs confrères des brasseries invitées. 16 heures de route en 32 heures… personne ne pourra accuser ces gaspésiens de manquer de passion!

Pour un compte-rendu des succulents accords mets et bières de la soirée, signés Danny St-Pierre, chef du Restaurant Auguste, cliquez ici. Eh oui, la journée des grands crus s’est dotée d’un nouveau volet cette fois-ci! Et c’était ma foi, divinement concluant…

15 avr. 2011

Menu de la 2e journée des grands crus


La microbrasserie Siboire et Les Coureurs des Boires vous présentent…

 

LA JOURNÉE DES GRANDS CRUS II

Des fûts, des casks et des bouteilles toutes spéciales provenant de quelques-unes de nos brasseries artisanales préférées. Santé!

 

 

Boson de Higgs (Hopfenstark, de L’Assomption) – Saison fumée – 3,8%  [fût]
Les subtilités citronnées et lactiques de cette bière créative sont enveloppées de fumée de hêtre et d’esters de bananes. Aussi déroutante que désaltérante!

Roggenbier (Micro Charlevoix, de Baie-Saint-Paul) – Bière de seigle - 5%  [fût]
Brassée avec 50% de malt d'orge et 50% de malt de seigle, cette ale d’inspiration allemande rafraichit de ses esters de bananes et de son houblon épicé.  

Yakima (Benelux, de Montréal) – American Pale Ale - 5%  [cask]
Houblonnée de cultivars américains. cette sublime Pale Ale offre une infusion florale, citronnée et terreuse, bien assise sur des céréales légèrement miellées.

Dulcis Succubus (Le Trou du Diable, de Shawinigan) – Wild Ale - 7%  [bouteille – 750ml]

Vieillie en barriques de vin blanc de pourriture noble et fermentée de levures sauvages, son fruité acidulé et son élégance en surprendront plus d’un!


Pionnière (Dieu du Ciel!, de Montréal) – Impériale Black IPA - 9%  [fût]
Malts rôtis et houblons bien résineux se rejoignent sur des passages caramélisées pour une dégustation INTENSÉMENT savoureuse.

Ergot (Benelux, de Montréal) – Triple Saison au seigle- 9%  [fût]
Des notes florales, épicées et résineuses batifolent au-dessus de céréales généreuses et d’esters fruités, sculptant une bière des plus complexes.

Buteuse Brassin Spécial (Le Trou du Diable, de Shawinigan) – Wild Ale - 10%  [bouteille – 750ml]
Une Triple d’inspiration belge mûrie dans des barriques de brandy de pommes puis fermentée de levures sauvages… Une des grandes bières du Québec.

EisSticke Alt (Les Trois Mousquetaires, de Brossard) – Sticke Alt de glace – 10,5%  [cask]
En primeur aujourd’hui! Une version gelée de l’excellente StickeAlt.des Trois Mousquetaires. Puissante, caramélisée, chaleureuse… À découvrir!

Nez de Poivrot (Le Trou du Diable, de Shawinigan) – Vin d'orge à l’érable- 11%  [cask]
Des arômes d’ananas se métamorphosent en saveurs caramélisées, construisant une finale persistante d’amertume houblonnée et de sucre d’érable. 



LES BIÈRES DE HILL FARMSTEAD (de Greensboro Bend, au Vermont)
Deux bières de Hill Farmstead seront disponibles à la fois, jusqu'à l'épuisement des stocks. Restez aux aguets! L’ardoise peut changer à tout moment…

Dorothy – Saison de seigle - 5%  [fût]
Une toute nouvelle Saison de Hill Farmstead brassée avec des flocons de seigle, des malts Munich, de l'avoine et houblonnée au Chinook et au Hallertau.

Bière de Mars - Saison - 5%  [fût]
Brassée avec du seigle cru, des malts biscuités et généreusement houblonnée. Une autre nouveauté d’un des maîtres de la Saison d’inspiration belge!

Edward – American Pale Ale – 5,2%  [fût]
Les houblons de cette rutilante Pale Ale proposent des saveurs d’herbes et d’oranges évoluant dans un corps relativement sec, d’une douce effervescence.

Apollo – American Pale Ale 100% Apollo – 5,5%  [fût]
Cette Pale Ale charnue est houblonnée exclusivement au Apollo, un cultivar américain au potentiel amer très élevé.

Everett – Imperial Porter – 7,5%  [fût]
De riches saveurs de raisins secs et de chocolat noir se voient liées par des houblons résineux et des céréales rôties. Un des meilleurs Porters d’Amérique.

Galaxy – Imperial IPA 100% Galaxy - 8%  [fût]
Une Double IPA houblonnée exclusivement de ce cultivar australien, proposant des arômes d'agrumes et de fleurs avant d'établir une amertume résineuse.

Ephraim – Imperial IPA – 10,3%  [fût]
Des malts miellés servent de tremplin aux fruits tropicaux des houblons, lesquels pavent la voie pour une amertume bien résineuse, soutenue. Wow.

 

LES BIÈRES DU SIBOIRE (de Sherbrooke!)
3 ou 4 bières du Siboire seront disponibles à la fois. Restez aux aguets! L’ardoise peut changer à tout moment…

Ingénieuse – Irish Red Ale – 4,3%  [fût]
Une rouquine amicale étalant juste assez de céréales caramélisées afin d’équilibrer des houblons citronnées et feuillus.

Inspiration 11 – India Pale Ale 100% Citra – 5,9%  [fût]
Un feu d’artifices d’agrumes qui explose sur les papilles, dans un corps désaltérant vous forçant à prendre une autre gorgée rapidement.

Trip d’Automne V – Triple – 8,4%  [fût]
Une triple d'inspiration belge, bien sèche tout en mettant en évidence les malts douillets. Une chaleur d'alcool accompagne l'amertume délicate des houblons nobles.

IABA – Imperial American Brown Ale - 8,5%  [fût]
Noisettes et caramel évoluent dans un corps somptueux à prendre à petites gorgées. Un style bien rare au Québec cette Imperial Brown Ale!

McEis – Scotch Ale de glace - ?%  [fût]
En primeur aujourd’hui! Une version gelée de la Scotch ale à l'érable de la maison (la McMaple) où élégance et décadence ne font qu’un.

Impériale Express – Imperial Stout au café – 10%  [fût]
Des saveurs de café, de raisins secs et de céréales s’expriment goulument dans ce véritable gâteau liquide.

Barley Wine – Vin d’orge – 10,5%  [fût]
Sucre à la crème et caramel se prélassent dans un corps velouté, équilibrés par une amertume résineuse rappelant le pin.  Un vin d’orge luxueux.



Au plaisir de déguster avec vous samedi!

10 avr. 2011

La Californie, paradis brassicole: des grands crus à la source bien gardée



Après avoir visité toutes ces régions de la Californie, on pourrait bien croire avoir fait le tour des meilleures brasseries du vaste état. Faux. La bière de qualité est presque omniprésente ici. En effet, hors des territoires plus fréquentés, il existe quand même quelques brasseries que peu de touristes de la cervoise atteindront. Pourtant, ce n’est surtout pas parce qu’elles offrent un produit inférieur.



Heureusement pour nous, étant donnée leur position géographique peu avantageuse, certaines de ces brasseries ont décidé d’embouteiller et de distribuer leurs bières. Tant mieux puisqu’il peut parfois être laborieux de se rendre dans ces coins reculés de la Californie. Qu'à cela ne tienne, voici notre Top 4 des brasseries qui méritent n'importe quel détour. En chemin, vous pourrez débattre de la proximité entre passion et obsession...


Kern River Brewing, à Kernville




Voici la brasserie qui remporte notre palme pour l'américaine la plus éloignée qui conçoit la meilleure bière. Premièrement, le paysage surréel du sud-est de la Californie vaut à lui seul la randonnée. À l’orée de Death Valley et de la Sequoia National Forest, Kernville est un de ces villages oubliés par le temps; à plusieurs heures de toute ville importante, on se croirait participants dans un western spaghetti du 21e siècle. Les airs de saloon rafistolé du brouepub accentuent cette impression donnée par la bourgade bordée de désert et de collines nues.


Mais il n’y a pas que la nature qui épate ici; les bières-maison étonnent tout autant. Les arômes de la Just Outstanding IPA, par exemple, nous transportent vers les tropiques avec son houblonnage à crû aux notes de salades d’agrumes. Une des IPA les plus impressionnantes sur la planète bière, qu’elle soit en fût ou en bouteille. Rien de moins. La Class V Stout séduit aussi de son mariage de malts chocolatés, de lactose et d’angles noisettés dans un corps bien dodu. Si vous trouvez raison d’essayer le reste de l’ardoise (c’est tentant, mais après avoir bu la Just Outstanding IPA…), sachez que vous pourriez y trouver aussi des ales de Green Flash et de Drakes, deux excellentes microbrasseries de l’état.





Sierra Nevada, à Chico


La qualité des produits de cette brasserie ne surprend plus personne. Cette brasserie est une des pionnières du renouveau brassicole américain et la renommée de sa Pale Ale atteint des milliers d’estaminets bien au-delà des frontières du continent. Toutefois, afin de profiter de leurs produits à la source, comme ces bières épicées de houblons expérimentaux développés pour eux par des cultivateurs de l’état de Washington, il faut quitter les sentiers battus… puis continuer encore plus loin. C’est effectivement à environ une heure au nord de la terne Sacramento que vous trouverez enfin le restaurant attenant la brasserie. Chanceux, vous pourrez peut-être témoigner des bacs de fermentation à aire ouverte qui font la joie des photographes (et des brasseurs). Dans le pire des cas, vous aurez l’embarras du choix aux pompes: les classiques de la maison sont toujours entourés de bières saisonnières souvent aussi captivantes que les recettes éprouvées du maître-brasseur.




Firestone Walker, à Paso Robles



Il est déjà surprenant qu’autant de vignes puissent pousser dans cette région aride, quasi-isolée des terres centrales de la Californie. Il est d’autant plus saisissant qu’une brasserie aussi remarquable y siège, entourée de locaux et de touristes qui n’ont de papilles que pour le vin. Qu’à cela ne tienne, Firestone Walker se démarque non seulement grâce à l’exécution impeccable d’une gamme d’ales facile d’accès (quoique la Solace Weizen peut décevoir l’amateur en recherche d’authenticité), mais aussi grâce à des bières fortes, corpulentes, issues de l’assemblage de plusieurs bières vieillies en barriques de chêne. Nous ne vous recommandons pas nécessairement de visiter le salon de la degustation de Paso Robles pour ces ales de soif, que vous trouverez sans effort sur la côte en bouteille comme en fût, mais c’est à Paso Robles que vous pourrez assurément dénicher, à même le fût, ces rares créations vieillies en barriques de chêne de la maison. Fait intéressant: Firestone Walker possède un restaurant à Buellton où l’on peut marier ces bières à des plats forts intéressants.




Anderson Valley, à Boonville
Photo de realbeer.com
Bien que seuls une quarantaine de kilomètres séparent la route 101, portion Sonoma, de Boonville, bled campagnard abritant Anderson Valley, vous risquez d'y mettre près d'une heure. Heureusement, la route sinueuse et escarpée regorge de paysages de ranchs montagneux dignes de cartes postales. Une fois sur place, il est difficile d'imaginer un cadre plus reposant. Dans cette coquette vallée, la température risque d'être chaude et l'idée de vous rafraîchir d'une bonne bière vous serait passer par la tête même si vous n'étiez pas arrêtés aux portes d'une brasserie. J'avoue avoir été particulièrement impressionné par les bières d'Anderson Valley dans leur fraîcheur optimale. Alors que les bouteilles m'ont toujours semblé être des exemples fort honorables, de facture californienne classique, de leurs styles respectifs, la IPA fraîche avait un mordant que je ne lui connaissais pas tandis que la Summer Solstice scintillait de fraîcheur tout en déployant d'élégantes saveurs de malt d'une pureté allemande délivrées dans une ambiance mousseuse, voire crémeuse. Vraiment, on redécouvre cette brasserie.




Ceci clôt notre guide de voyage brassicole de la Californie. Si vous avez des questions sur n'importe quel des endroits figurant dans ce guide, n'hésitez pas à nous contacter!

6 avr. 2011

La Framboyante, des Brasseurs du Temps, à Gatineau



Véritable temple du tout-qualité, les Brasseurs du Temps concrétisent depuis deux ans un projet de grande envergure qui n’a pas fini de nous émerveiller. Plus récemment, une première offrande était embouteillée, la DumDuminator, une Weizenbock « un petit peu enrobée », tout à l’opposé de son chétif créateur. Plusieurs des bières brassées sur place sont remarquables, mais nous avons craqué pour La Framboyante, à des lieues du « lieu commun » de la bière aux fruits.

Style : Pale ale aux framboises fortement houblonnée, soit une espèce d’hybride entre une pale ale américaine très franche de ses houblons et une bière aux framboises qui ne lésine pas sur les framboises. Bref, une aventure dans un territoire encore trop peu exploré pour avoir entraîné la création d’un style généralement reconnu. Celle-ci titre 5% d’alcool.

Disponibilité : Uniquement en fût sur place, mais presque toujours fidèle au poste. En prime, au fil de nos visites, elle nous a paru très régulière malgré les difficultés inhérentes à la concoction de bières aux fruits où, à l’image du vin ou du cidre, la qualité du fruit peut faire ou casser le produit fini.



Le coup d’œil : Rouge foncée tirant vers le rose, Mesdames, vos traces de rouge à lèvres y passeraient inaperçues si ce n’était de la généreuse, mais passagère mousse blanche qui l’abrite.



Le parfum : Une bouffée de framboises juteuses, en confiture même tellement les saveurs sont bien extraites, vives et rehaussées du piquant épicé et floral d’un houblon audacieux.

En bouche : L’effervescence revigorante anime chaque gorgée d’une vivacité qui sied le fruit des champs comme un gant. Le houblon prend une tournure plus feuillue, plus verte, rehaussant l’impression de fraîcheur. Goûteuse à souhait.

La finale : Revoici ces houblons pénétrants qui parviennent contre toute attente à trouver leur place aux côtés du fruit. L’amertume bien contenue et l’acidité citrique s’unissent sous le joug d’une acidité modérée. Rafraîchissante, vous dites?

Accords : Les Brasseurs du Temps nous offrent le privilège de l’une des meilleures tables de broue-pub québécois. Laissez-vous tenter par un accord avec une des salades, pourquoi pas celle dont la vinaigrette est justement confectionnée à partir de Framboyante? À moins que la prise du jour ne s’avère plus appétissante? Les compétents serveurs sauront vous orienter.

Pourquoi est-ce un grand cru? : Le Québec compte quelques bonnes bières houblonnées, mais habituellement sans adjuvants. Il compte encore quelques bonnes bières aux fruits. Cependant, l’harmonie qui résulte de cet hybride novateur est on ne peut plus surprenante. Certains brasseurs-maison de notre connaissance se sont déjà emparés de l’idée!

Si vous avez aimé, essayez aussi : Peu de comparables légitimes, mais recherchez toujours les Aprihop de Dogfish Head (Delaware), St-Ambroise Framboise de McAuslan (Québec), Framboise d’Hopfenstark (Québec)



1 avr. 2011

Stone Brewing, disponible maintenant en importation privée


Les Importations Privées Bièropholie nous gâtent encore une fois avec cette brasserie américaine de renom, brassant des styles rarement disponibles au Québec. Voici un aperçu des bières qui sont disponibles dans cette commande :

Arrogant Bastard (7,2%)
Avant même que le terme India Red Ale fasse son apparition sur les menus des brasseries californiennes, Stone innovait avec un produit à la marque de commerce on ne peut plus mémorable. Comme vous pouvez l’imaginer, cette bière juxtapose le houblonnage explosif endémique aux India Pale Ales de la côte ouest américaine à des malts rouquins, équilibrant donc l’offrande résineuse des houblons à l’aide de céréales caramélisées enrobées de croûtes de pain. Voici donc une bière qui outrepasse sa coquille peu subtile en offrant beaucoup de substance et d’intelligence à même le contenu de la bouteille.


Oaked Arrogant Bastard (7,2%)
Voguant sur le succès effarant de la Arrogant Bastard, la brasserie s’est mise à utiliser la recette miracle à plusieurs sauces, question de la présenter sous des angles légèrement différents (et de faire quelques sous supplémentaires, vous comprendrez). Cette version mûrie en barriques de chêne est tout aussi avenante, fière de l’harmonie qui existe entre les notes boisées et la signature houblonnée de la bière de base. Les mêmes céréales caramélisées et toastées servent de tremplin aux houblons citronnés et intensément résineux. Difficile de rester indifférent.

India Pale Ale (IPA) (6,9%)
Un autre classique de la maison, cette IPA a su conquérir les papilles de milliers d’amateurs d’ales fortement houblonnées dès sa sortie. Ses houblons gazonnés, citronnés et résineux virevoltent sans retenue sur des céréales biscuitées habilement miellées. Pamplemousses, fleurs, bois et minéraux sévissent dans un corps poli et soyeux; fraîche, nous pouvons être en présence de la quintessence de la côte ouest américaine.




Cali-Belgique IPA (6,9%)
Tout récemment, la India Pale Ale tant populaire s’est vue fermentée avec des levures de style belge; c’est ce que nous avons dans cette interprétation de la IPA se voulant un mariage de deux héritages brassicoles. Les agrumes et les résines endémiques à la IPA bondissent sur des céréales croustillantes, alors que des esters fruités de levures belges rajoutent un soupçon de couleur. Somme toute, nous nous retrouvons avec une autre très belle IPA, qui possède toutefois une signature bien plus américaine que belge, surtout au niveau de la gazéification ne provenant pas d’un conditionnement en bouteille et d’une fermentation, de toute évidence, à des températures beaucoup plus modérées que celles préconisées par les cousins belges (les esters fruités, par exemple, sont bien timides.)

Levitation Ale (4,4%)
Peut-être la bière la plus accessible de la gamme, cette ale ambrée ne sombre toutefois jamais dans l’insipidité dans le prétexte d’augmenter ses ventes. Si une brasserie a su s’éloigner de cette philosophie trop omniprésente, c’est bien Stone! Les céréales légèrement rôties et caramélisées de cette ale digeste équilibrent les houblons tout en agrumes créant une véritable bière de soif, fait rare sur la côte ouest américaine souvent généreuse de son alcool.

Pale Ale (5,4%)
Une autre des ales classiques de la brasserie, cette Pale Ale met en évidence un registre de saveurs similaire aux IPAs de la région de San Diego; les houblons émulent oranges, pêches et conifères et s’étalent en une amertume poignante, une fois que les malts habilement toastées leur aient laissé la place, bien sûr. Plus amère que l’omniprésente Sierra Nevada Pale Ale, elle se veut quand même bien facile à boire, comme le demande le style.

Ruination IPA (7,7%)
Si vous croyez que la Ruine-Papilles de la brasserie À La Fût de St-Tite porte bien son nom, attendez de goûter à sa grande cousine californienne. Des agrumes décorent des aiguilles de conifères qui elles servent de seringues afin de geler les papilles d’une amertume cinglante, arrosée de céréales miellées (heureusement) et de chaleur d’alcool. Certains en raffolent, d’autres la maudissent pour son manque de subtilité. Qu’à cela ne tienne, voici une Double IPA à laquelle il faut goûter au moins une fois dans sa vie.




Sublimely Self-Righteous (8,7%)
Des houblons terreux, boisés et citronnés prolifèrent autour des délicats malts rôtis de cette Imperial Black IPA, un profil de saveurs avenant évoluant dans un corps relativement svelte. Malgré l’intensité de ses saveurs, cette bière demeure facile à boire à grandes gorgées.

Si vous connaissez quelqu’un qui croit dur comme fer qu’une bière noire se doit d’être lourde et chocolatée, la Sublimely Self-Righteous servira de délicieuse leçon. La noirceur de cette bière provient tout simplement d’une faible quantité de malts torréfiés qui demeurent subtils en bouche. Cette ale forte est plutôt une ode au houblon du nord-ouest américain!

Double Bastard (10%)
Imaginez un Barley Wine dans lequel le houblon américain bien résineux prend autant de place que les sucres résiduels des malts et vous aurez une bonne idée de ce que cette ale forte peut vous procurer comme sensations. Grosso modo, on retrouve le même profil de saveurs que l’Arrogant Bastard, mais les sucres résiduels sont alourdis, des notes de fruits des champs paraissent confiturés et l’amertume ne pardonne pas. Sans contredit, voici une bière pour amateurs de sensations fortes.


Russian Imperial Stout (10,5%)
Une des Imperial Stouts les plus prisées des amateurs du style de par la planète, cette version de Stone enrobe le palais dès la première gorgée de saveurs généreuses de chocolat noir, d’alcool et de pain rôti. Des esters fruités rappelant les mûres et les raisins noirs rajoutent à la complexité déjà présente, alors qu’un houblon feuillu ferme la marche. Capiteuse, chaleureuse, décadente. Exactement ce que l’on veut du style.

Pour vous donner une idée de l’ampleur du projet de Stone Brewing, veuillez (re)visiter notre premier article sur la région de San Diego, écrit dans le cadre de notre guide de voyage brassicole sur la Californie.