12 août 2010

Le X de 1000




Sur la planète brassicole québécoise, il y a une poignée d’événements que nous pouvons qualifier d’incontournables. Ce sont ces moments où, pour plusieurs amateurs, on retrouve la famille, recroisant ces visages connus que nous ne contemplons que quelques fois l’an. Au palmarès de ces événements immanquables, nous retrouvons bien entendu le Mondial de la Bière, un monument de la découverte depuis 17 éditions, la Fête Bières et Saveurs de Chambly avec son site enchanteur et ses agréables penchants pour le terroir, l’anniversaire de Dieu du Ciel! nous gavant d’une sélection unique d’exquises ales millésimées… Un autre joueur important au panthéon des grands événements est le plus obscur X de 1000, lequel vient de souffler sa onzième bougie le 7 août dernier.


Le concept est fondé sur la convivialité inhérente à la bière et particulièrement à la bière-maison. Dans un élan de générosité créatrice, je vous ai préparé un schéma représentant la relation « donnant-donnant » unissant les deux :



À la base, les organisateurs sont des brasseurs-maison. Depuis 10 ans, certains sont devenus professionnels, d’autres auraient très bien pu, mais se sont sans doute convaincus qu’ils auraient été beaucoup trop heureux à se briser le dos avec des poches de malt et à nettoyer des cuves 80 heures par semaine en échange d’un salaire de moitié inférieur à ce qu’ils gagnaient auparavant.

Ces brasseurs-maison se regroupent donc une fois par année pour une compétition amicale dont les ingrédients principaux sont : un grand terrain en campagne, le nécessaire à camping, quelques tables, beaucoup de bières-maison, beaucoup d’amateurs curieux de les essayer, un méchoui, un soleil . On dit souvent que les meilleures recettes dépendent surtout de la fraîcheur de leurs ingrédients. Pour le X de 1000, je puis vous assurer que tous les ingrédients, hormis les amateurs curieux, étaient d’une fraîcheur optimale. Ultimement, il est fort ardu d’y passer du mauvais temps.

Des brassins aussi exclusifs qu’une pilsner miel et amandes, une pale ale rehaussée de brettanomyces ou un clone de la célèbre Orval peuvent être dégustés selon la célèbre formule « à volonté » qui, en passant, aurait été inventée par la fédération québécoise des restaurants chinois. Les dégustateurs y trouvent une énième occasion de profiter du dur labeur des brasseurs, ces derniers semblant accepter que quelques commentaires plus ou moins constructifs constituent une juste rétribution. En tant que dégustateur, je me satisfais évidemment de cet arrangement unidimensionnel sans mot dire.

En fin de compte, ce qu’il faut retenir de cet article est qu’il existe un événement annuel combinant camping et des hordes de bières-maison. Qui plus est, l’événement est accessible au public. Les brasseurs-maison étant à l’avant-garde des modes, voilà une formidable occasion de découvrir les tendances à venir dans le monde de la bière.

1 commentaire:

David Lévesque Gendron a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.